Hôtel de Bernuy à Toulouse en Haute-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine urbain Hotel particulier classé Bâtiment Renaissance

Hôtel de Bernuy à Toulouse

  • Rue Gambetta
  • 31000 Toulouse
Hôtel de Bernuy à Toulouse
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Crédit photo : Traumrune - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Hôtel Bernuy, actuellement lycée de Toulouse : classement par liste de 1889

Origine et histoire de l'Hôtel de Bernuy

L'hôtel de Bernuy est un hôtel particulier situé à l'angle de la rue Léon-Gambetta et de la rue Joseph-Lakanal, au cœur du centre historique de Toulouse (secteur 1). Il a été élevé en plusieurs campagnes entre 1503 et 1536 pour Jean de Bernuy, riche marchand pastellier devenu capitoul en 1534-1535. La façade sur rue, issue de la première campagne (1503-1504), conserve un style gothique de transition, agrémenté d'éléments décoratifs d'inspiration italienne. En 1567 l'hôtel fut dévolu aux Jésuites qui y ouvrirent un collège, vocation qui perdure puisque les lieux abritent depuis 1957 le collège public Pierre-de-Fermat. L'édifice est classé monument historique en 1889.

Jean de Bernuy, né vers 1475 probablement à Burgos, appartenait à une famille de juifs convertis engagée dans le commerce régional et international; il s'établit à Toulouse avant 1499 et fit fortune dans le commerce du pastel. Il obtint des lettres de naturalité et de bourgeoisie en 1501 (renouvelées en 1509) et épousa Marguerite Du Faur, fille du procureur général Arnaud Du Faur. Entre 1502 et 1504 il acquit plusieurs immeubles et fit édifier d'abord des bâtiments à l'arrière puis un véritable hôtel particulier organisé autour d'une cour intérieure et surmonté d'une haute tour. D'autres acquisitions et chantiers se poursuivirent dans les années suivantes, notamment des travaux en 1520 puis entre 1527 et 1529, et la création d'une nouvelle entrée en 1530 confiée au maître maçon Louis Privat. La façade d'entrée, large de treize mètres, se distingue par un imposant portail sculpté au goût de la Renaissance, et les travaux semblent achevés vers 1533, année où Jean de Bernuy fut élu capitoul; la tradition lui attribue également l'accueil de la cour du roi François Ier cette année-là. Jean de Bernuy mourut en 1556 à la suite d'un accident, selon la tradition lié à un taureau, et fut inhumé dans la chapelle Saint-Jacques du cloître des Jacobins. L'hôtel passa ensuite entre plusieurs mains dans un contexte complexe de paiements et d'occupation.

En 1562, au cours des affrontements religieux qui agitèrent Toulouse, l'hôtel subit des pillages successifs liés aux combats entre protestants et catholiques. En 1566 trois bourgeois toulousains achetèrent l'édifice pour le donner à la ville en vue d'y établir un collège confié aux Jésuites; ceux-ci investissent l'hôtel le 6 septembre 1566 et ouvrent le collège le 20 juin 1567. Les Jésuites firent édifier de nouveaux bâtiments entre la rue des Prédicateurs et la rue des Cordières-Vieilles; expulsés en 1762, leurs biens passèrent sous protection royale, puis, après les aléas de la Révolution, le collège devint lycée en 1802. Des restaurations importantes eurent lieu entre 1885 et 1889 sous la direction d'Anatole de Baudot, qui restitua notamment la galerie de bois de la cour d'honneur, et la première cour fut partiellement moulée et reproduite à Paris en 1888 par Jean Pouzadoux. Depuis 2007 les bâtiments ont fait l'objet d'une rénovation profonde conduite par le conseil général puis le département de la Haute-Garonne, et la façade de la rue Léon-Gambetta a été nettoyée et restaurée entre 2019 et 2023 par l'agence Arc&Sites.

La façade principale, en brique, est organisée en quatre travées sur deux étages; le décor en pierre se concentre autour de la porte d'entrée dont les piédroits et voussures sont moulurés. Deux culots représentant des putti soutiennent des pinacles feuillagés qui encadrent une grande accolade en ogive ornée de choux frisés et surmontée d'un fleuron; au centre de l'accolade figurent un médaillon à tête d'Apollon dans un soleil et, au-dessus, un putto portant sur un phylactère la devise de Jean de Bernuy, Si Deus pro nobis. Le médaillon d'Apollon remplaça, dans la seconde moitié du XIXe siècle, le monogramme du Christ que les Jésuites avaient substitué au blason familial, et quatre médaillons extérieurs portent des bustes. Les fenêtres du premier étage sont des croisées en pierre avec chambranles moulurés et corniches reposant sur des corbeaux dont les culots furent sculptés en bustes ou choux frisés lors du ravalement de 2023; le deuxième étage présente de plus petites fenêtres carrées. La façade était autrefois couronnée de faux mâchicoulis et de créneaux, détruits entre 1838 et 1846.

La première cour, réalisée en 1530 par Louis Privat, forme un carré d'environ neuf mètres de côté et se distingue par l'emploi abondant de la pierre et de l'ordre corinthien, inspiré du traité Medidas del Romano de Diego de Sagredo. La façade intérieure s'organise en trois travées autour d'une porte centrale encadrée par fines colonnes-candélabres reposant sur de hauts piédestaux et couronnées de chapiteaux corinthiens; la travée de droite abrite un escalier à vis donnant accès à la galerie du premier étage. Le grand arc surbaissé de la façade nord libère l'espace au sol pour la galerie et repose sur deux groupes de colonnes-candélabres; sa clef porte le monogramme du Christ et de Marie et les écoinçons montrent deux médaillons figurant un homme barbu et une femme tenant des phylactères. La voûte sous l'arc est ornée de caissons à roses pendantes, l'un d'eux comportant, selon Jules Chalande, le portrait présumé de l'architecte Louis Privat; le premier étage est uni par une galerie avec garde-corps à balustres et modillons, le deuxième formant une simple galerie de bois.

La deuxième cour, aménagée en 1504 par Aimeric Cayla, conserve des éléments gothiques et renaissants: fenêtres à croisées, petites fenêtres encadrées de pilastres corinthiens et un grand portail charretier voûté en plein cintre avec voussures ornées de torsades et d'un motif d'arbre, surmonté d'un lion héraldique tenant la devise Si Deus pro nobis. La tour d'escalier hexagonale, également élevée par Aimeric Cayla, atteint 26,5 mètres; elle est éclairée par sept fenêtres d'angle à arcs en plein cintre entourés de larmiers à modillons gothiques et surmontées de bustes. À l'intérieur, l'escalier à vis en pierre monte jusqu'à la porte de la tourelle d'angle, derrière laquelle un second escalier donne accès à la terrasse entourée d'une balustrade sculptée reposant sur des mâchicoulis aveugles.

Liens externes